La diversification alimentaire est une étape cruciale dans le développement des bébés. Et la question de l’introduction des allergènes majeurs dans l’alimentation des jeunes enfants est un sujet qui a évolué au fil des années, suscitant interrogations et préoccupations chez les parents.
Alors que les pratiques passées recommandaient la prudence dans l’introduction de certains aliments, les recherches récentes suggèrent une approche plus proactive, afin de réduire le risque de développement d’allergies alimentaires chez les plus jeunes enfants.
Explorons ensemble, les dernières recommandations pour l’introduction des allergènes majeurs et découvrez comment guider la diversification alimentaire de votre bébé, de manière sûre et efficace.
Pourquoi une introduction précoce des allergènes majeurs ?
Il y a quelques années, les médecins recommandaient d’attendre l’âge de 12 mois pour introduire les différents allergènes majeurs. Jusqu’aux années 2000, la prévention primaire de l’allergie reposait sur le dogme de l’éviction. On recommandait ainsi de retarder le plus possible l’introduction des aliments, surtout ceux dits allergisants.
Cependant, des études récentes suggèrent que l’introduction précoce des allergènes peut en fait réduire le risque de développement d’allergies alimentaires. Les études montrent que la prévention de l’allergie passe plus par l’acquisition de la tolérance à un allergène, que par son éviction ou le retard de son introduction.
Le contact avec l’allergène doit avoir lieu au moment optimal, on parle ainsi de « fenêtre de tolérance ». Pour l’introduction des aliments autres que le lait de vache, il semblerait que cette fenêtre se situe entre les âges de 4 et 8 mois, soit dès les premiers mois de la diversification alimentaire.
Reste que la diversification est avant tout, une histoire et un choix personnel. Pour ma part, j’adapte mes recommandations auprès de chaque famille, à sa situation et aux besoins de l’enfant.
A lire en parallèle : Guide Complet sur la Gestion des Allergènes Alimentaires majeurs pour éviter les réactions indésirables
La plupart d’entre vous, consultez cet article car votre enfant démarre la diversification et vous pouvez des questions sur les allergies alimentaires. Peut-être que vous suspectez une réaction à un allergène majeur ou encore que votre enfant souffre d’un RGO. J’en déduis donc que son système digestif doit être particulièrement sensible, il faudra donc être particulièrement vigilant et certainement plus patient !
Il faut savoir que le moment opportun pour l’introduction des aliments varie en fonction de divers facteurs : de la génétique ; du microbiote digestif ; de l’allaitement maternel ou non ; etc. Le respect des habitudes alimentaires familiales est aussi important dans l’introduction des allergènes majeurs. Si un aliment est consommé régulièrement dans la famille, il est préférable de l’inclure rapidement dans l’alimentation du nourrisson, de façon à le sensibiliser. Si ce n’est pas du tout le cas, on pourra le laisser de côté.
Toutefois, n’oublions pas qu’un enfant peut ne pas être prêt à manger un aliment donné et il faut respecter cela, en allant aussi à son rythme !
Mes conseils pour introduire les allergènes majeurs en toute sécurité
Vous vous demandez alors s’il y a une méthode pour introduire les allergènes en toute sécurité ? Non ! Mais je peux tout de même vous indiquer quelques règles générales à suivre.
Tout d’abord, il n’y a pas d’ordre à suivre, rassurez-vous. Salé/sucré ou sucré/salé ou les deux en même temps, c’est vous qui voyez ! Ensuite, je vous conseille de choisir une période où vous pouvez observer bébé pour analyser d’éventuelles réactions. Et privilégiez les jours où il est en bonne forme.
Commencez graduellement. L’introduction des allergènes doit être progressive : un allergène majeur à la fois et en petites quantités. Restez vigilant quant aux signes d’allergies, tels que des éruptions cutanées, des problèmes gastro-intestinaux ou des difficultés respiratoires. Enfin, n’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé (pédiatre ou un allergologue) pour discuter du plan d’introduction en fonction de la santé individuelle de votre bébé.
Des idées pour introduire les arachides, les fruits à coques et les œufs
Les Arachides (les cacahuètes) : les experts recommandent désormais d’introduire les arachides dès l’âge de 6 mois, surtout si le bébé est à risque élevé d’allergie alimentaire, sous forme de beurre ou de poudre toujours en petites quantités. Il y a la possibilité de les réduire en poudre avec un mixeur pour l’incorporer dans un repas ou en dme utiliser du beurre d’arachide sans ajout d’autre ingrédient. On étalera une petite noisette de beurre de cacahuète sur une tartine type pain de fleur (attention au risque d’étouffement, bien étaler).
Les Œufs : l’introduction des œufs peut également commencer vers l’âge de 6 mois. Il est conseillé de cuire les œufs complètement et de les introduire séparément des autres nouveaux aliments afin de mieux détecter toute réaction. Il est possible de proposer plusieurs fois ¼ de jaune d’œuf pour commencer puis d’augmenter la quantité au fur et à mesure ou dans des boudoirs à base d’œuf cuit.
Les Fruits à coques, exclusivement en poudre dans un premier temps mélangés à une purée, une compote. La quantité de 1 demie cuillère à café suffira. Chaque fruit à coque est à proposer séparément, vous les retrouvez sous forme de boisson végétal, vous pouvez aussi en utiliser dans la cuisine (aucune valeur nutritive).
Tous ces conseils visent à réduire le risque de sensibilisation alimentaire mais restez toujours attentif aux réactions de votre enfant ! Et si besoin, je suis à votre disposition pour offrir à vos tout-petits une introduction alimentaire saine et équilibrée afin de favoriser leur croissance et leur bien-être (tout autant que le vôtre !).
Avant d’envisager, une diversification pour votre bébé
La diversification est une étape clé dans le développement de votre bébé. Elle va construire sa relation avec l’alimentation ainsi que développer ses compétences. La découverte de l’alimentation ou l’introduction des allergènes chez le jeune enfant doit être effectuée seulement si l’enfant est en bonne santé !
Si vous observez chez votre enfant des signes de troubles digestifs, de reflux ou de réactions via votre lait maternel : prudence. Il serait alors difficile pour vous de bien dissocier ce qui est déjà présent de ce qui pourrait apparaître lors de l’introduction d’un allergène.
Vous avez un bébé qui a des difficultés, voire qui est déjà en souffrance : la diversification ne sera pas une solution viable. Que votre enfant soit allaité ou au lait artificiel, parlez-en au médecin qui le suit. Les problèmes et les maux de votre enfant ne devraient pas être une impasse.
Bonne lecture !