Les allergènes alimentaires majeurs sont la nouvelle préoccupation principale d’une grande majorité des parents. La prévention des allergies alimentaires devient un tournant pour le 21ème siècle. Voyons ce qu’il en est.
Qu’est-ce qu’un allergène ?
La définition de l’allergène : Un allergène est une substance, une particule, un corps organique capable de provoquer une réaction du système immunitaire de l’organisme à la suite d’un contact, d’une ingestion, voire d’une inhalation, chez un sujet préalablement sensibilisé. Elle est dite inappropriée et exagérée.
Lorsque l’on parle d’allergènes, certains penseront l’environnement (Acariens, pollens, poils d’animaux, moisissures, etc). Alors que d’autres, parleront des allergènes alimentaires. Il y en a d’autres comme les médicaments, les allergènes de contact (nickel, latex, etc), les piqûres d’insectes.
Du point de vue médical un allergène peut être de différents types. On en recence 3 :
- Ceux dans l’air et que l’on respire, les pneumoallergènes.
- Ceux que l’on mange ou boit, les trophallergènes.
- Ceux qui sont injectés dans l’organisme, les venins d’hyménoptères.
Ici on va se concentrer sur les allergènes alimentaires majeurs, mais pas que. Particulièrement, ceux qui concernent de plus en plus les jeunes enfants. Pour rappel, l’enquête ELFE qui portaient sur plus de 18000 enfants nés en 2011, de moins de 6 ans, a révélé que 6% étaient concernés par une allergie alimentaire. Nous parlons ici des enfants diagnostiqués.
De nos jours, tout aliment est susceptible de déclencher une réaction allergique chez une personne. Pour protéger, le consommateur allergique, il a fallu mettre en place une règlementation concernant les produits alimentaires. Depuis fin 2011, Le Règlement n°1169/2011 dit INCO répertorie 14 allergènes alimentaires à déclaration obligatoire (les ADO). Cette déclaration est à visée européenne.
Pour aller plus loin : Les dernières recommandations concernant l’introduction des allergènes dans la diversification du bébé
Quels sont les 14 allergènes majeurs à déclaration obligatoire en France ?
Cette liste fait état des aliments nommés ci-dessous ainsi que des produits à base de ces derniers. Il existe cependant des exceptions pour le gluten, le poisson, le lait, les fruits à coques et le soja.
- Les céréales contenant du gluten (blé, seigle, orge, avoine, épeautre, Kamut ou leurs souches hybrides)
- Les crustacés (crabe, homard, langouste, langoustine, crevette)
- Le poisson
- Les oeufs
- Le soja
- Le lait de vache
- Les arachides
- Les fruits à coques (amandes, noisettes, noix, noix de : cajou, pécan, macadamia, du Brésil, du Queensland, pistaches)
- Le lupin
- Le céleri
- Les graines de sésame
- La moutarde
- Les mollusques
- Les sulfites et anhydride sulfureux
Nous sommes en 2024 et nous ne pouvons malheureusement pas en rester à ces 14 allergènes alimentaires à déclaration majeurs. Aujourd’hui, d’autres aliments provoquent de plus en plus, des anaphylaxies de manière récurrente. Il existe donc d’autres allergènes dont il faut tenir compte.
Les allergies les plus courantes chez l’enfant sont : le lait, le blé et l’œuf.
Les allergènes émergents qui s’additionnent aux 14 allergènes majeurs
Les signalements d’anaphylaxies reçus par le Réseau d’Allergo Vigilance® (RAV) ont permis d’identifier des allergènes émergents. Ces allergènes présentent un risque d’anaphylaxies, c’est-à-dire de réactions allergiques graves. Parfois ce risque est plus élevé que certains allergènes de mention obligatoire, listés ci-dessus.
La liste de ces allergènes alimentaires émergents, s’additionne aux allergènes majeurs. Nous retrouvons : le sarrasin, le lait des petits ruminants (chèvre et brebis), le kiwi, le pignon de pin, l’α-galactose (présent dans la viande de mammifère), les pois et les lentilles.
Il sera prochainement important de mettre à jour la liste des allergènes à déclaration obligatoire en ajoutant ceux-ci.
La présence fortuite des allergènes alimentaires majeurs dans les produits alimentaires
Je voulais faire ce rappel car lorsque l’on est concerné par une suspicion d’allergie ou un diagnostic, on se souvent pose la question. La présence fortuite des allergènes alimentaires majeurs est pour certaines personnes allergiques un réel fléau.
Pour l’Industrie Agro-Alimentaire (IAA), il est très difficile d’être 100% transparent avec les consommateurs. C’est d’ailleurs pour cela, que l’IAA a adopté des terminologies pour se couvrir car hormis la règlementation des 14 allergènes il n’y a aucune loi. Aujourd’hui on voit donc apparaître une multitude de termes sur les produits alimentaires, il faut donc faire le tri.
Il est souvent dit que lorsque qu’il est noté « Traces de… » mieux vaut ne pas consommer car c’est que le produit en contient en quantité non déterminée. Contrairement aux autres termes tels que « traces éventuelles de… » « peut contenir … » « fabriqué dans un atelier qui utilise … ».
Je reste quand même prudente en vous disant comme toujours que chaque individu et son/ses allergie(s) sont différents. Donc vous pouvez en parler avec votre allergologue pour avoir plus de précisions selon le degré de l’allergie en question.
Sources : Présentation de M. Drouet au 8è Congrès Francophone d’Allergologie.
En 2024, les allergies alimentaires occupent une place prépondérante dans notre société conscientisée à la santé et au bien-être. Jamais auparavant n’avait-on accordé autant d’importance à la compréhension et à la gestion de ces réactions immunitaires, qui touchent un nombre croissant de personnes à travers le monde. Lorsqu’il s’agit de la population pédiatrique cela n’est pas suffisant encore.
À l’ère de l’information instantanée, les consommateurs ne sont pas encore assez conscients des risques associés aux allergènes alimentaires majeurs. Les médias sociaux, les plateformes de partage d’expériences personnelles et les blogs dédiés à la santé jouent un rôle crucial dans la diffusion de connaissances, sensibilisant ainsi la population à la diversité des allergènes alimentaires et aux conséquences potentiellement graves des réactions allergiques.
Bonne lecture !